
Ancrages
Exposition
du 2 mars au 2 juin 2019
Les Pêcheries, Musée de Fécamp
Ouvert tous les jours de 10h à 18h
(sauf les mardis jusqu’au 30 avril
et le mercredi 1er mai)
Vit et travaille à Fécamp (76).
expositions personnelles
expositions collectives
collections publiques
commandes publiques
Villiers-Saint-Frédéric, Lycée Viollet-Le-Duc, Yvelines Musée National d’Histoire Naturelle, Grande galerie du jardin des Plantes, Parisextrait du Bénézit
Dubilé, Martine
Née le 24 juillet 1949, à Rauzan (Gironde).
XXe siècle. Française.
Peintre.
Style abstrait.
Elle a suivi l’enseignement de l’école des beaux-arts de Bordeaux […]. Elle vit et travaille à Fécamp (Seine-Maritime). Elle a réalisé deux commandes publiques : pour le lycée Villiers Saint-Frédéric (Yvelines) et pour le muséum d’Histoire naturelle à Paris. Ses réalisations, qui portent le titre générique de Lieu, figurent […] des constructions géométriques verticales, massives, en volume, aux lignes épurées. Leur présence, née dans des nuances de noir, occupe des grands formats (plus de deux mètres de hauteur) qui obligent le regard du spectateur à un décrochement. Seule une lueur d’une blancheur radiante s’insère dans cet espace nocturne. L’artiste nous rappelle qu’un lieu est toujours un regard au sens d’une redéfinition de la réalité, une abstraction mémorisée à partir de laquelle les associations imagées sont possibles. Les œuvres […] s’échappent de la « représentation » pour des structures peintes qui évoquent à première vue des palimpsestes de motifs décoratifs ou des imbrications de voies. Des découpes de bandes noires, de tracés, d’incises verticales et obliques se superposent dans une suite de dialogues enveloppant/enveloppé, l’un/l’autre, mouvement/stabilité.
Une des constantes dans les œuvres de Martine Dubilé est son travail de la matière, la peinture y est épaissie, encollée, puis décapée. La structure formelle, construite, est inséparable de cette approche matiériste. Les Lieux […] imposent en revanche leur verticalité, l’effet de masse, ils font mur. Une évolution à tendance sculpturale de sa pratique de peintre, déplace vers le bas une problématique de l’origine et du socle alors que s’éclaircissent les couleurs vers les blancs cassés, ocres bruns, marrons, laissant voir une matière éclairée. Mémoires de lieux, ancrages d’instants, les architectures mentales de Martine Dubilé rappellent au souvenir et au silence.
Bibliographie
Boudier, Laurent / Gassiot-Talabot, Gérard : Martine Dubilé, catalogue d’exposition, Gal. Dambier-Masset, Paris, 1993. Boyer, Charles-Arthur / Preschez, Dominique / Gassiot-Talabot, Gérard / Boudier, Laurent : Martine Dubilé, catalogue d’exposition, Musée de Bernay, Bernay, 2002.
La Gazette Drouot, N°8 – 28/02/2014
Ces dernières années, le paysage a fait son apparition dans l’univers métaphysique de Martine Dubilé qui vit et travaille à Fécamp. Ses constructions géométriques aux verticales massives rythmées de lignes épurées ont fait place à une vision romantique de la nature. Elle est passée des découpes de bandes noires subtilement tracées dans une matière à la densité veloutée et ajustée dans une composition abstraite à une interprétation paysagère à mi-chemin entre le réel et le mirage. La lumière, les matières sont au cœur de ses recherches. Des blancs rompus dans les camaïeux de gris, des ocres bruns, du marron servent une abstraction mémorisée. Une mémoire de lieux que dévoile l’artiste qui recourt à des couleurs froides, des lignes abruptes pour s’adoucir, s’infléchir en courbes et suggérer un paysage de montagne. Des incisions verticales et diagonales se superposent à l’émergence de formes évocatrices d’une nature en formation. L’image s’écrit entre un mouvement et une stabilité, une mutation et un hiératisme. La peinture est épaisse, encollée et décapée avant de recevoir une lumière irradiante qui s’insère dans cet espace nocturne comme des rayons glissant sur la surface devenue une peau. Martine Dubilé parle du souvenir du silence, d’un éclairage des premiers temps, d’une lumière génésique éveillant à la vie les éléments terrestres. La beauté de sa peinture engendre un sentiment d’atemporalité, une forme d’éternité. L.H.